Le Protocole de l'OIT sur le travail forcé entre en vigueur

10 Nov 2016

Le Protocole de l'OIT sur le travail forcé entre en vigueur

07-15-ilo-trafficking-07.jpg Le Protocole sur le travail forcé de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui a été adopté par la Conférence internationale du Travail en 2014, entre en vigueur le 9 novembre, un an après avoir obtenu sa deuxième ratification.

Tous les pays qui l'ont ratifié –; Niger, Norvège, Royaume-Uni, Mauritanie, Mali, France, République tchèque, Panama et Argentine –; doivent désormais remplir leurs obligations définies par le Protocole.

« Le Protocole de l'OIT sur le travail forcé est entré en vigueur. Il impose aux pays de prendre des mesures efficaces pour prévenir et éliminer le travail forcé, et pour protéger les victimes et leur donner accès à la justice», a rappelé le Directeur général de l'OIT, Guy Ryder, dans une déclaration conjointe avec les dirigeantes de l'Organisation internationale des employeurs (OIE) et de la Confédération syndicale internationale (CSI).

Vingt-et-un millions de personnes dans le monde sont victimes du travail forcé. Ce sont les plus vulnérables de nos sociétés –; des ouvriers agricoles, des migrants, des travailleurs domestiques, des marins, des femmes et des filles obligées de se prostituer et d'autres qui sont aussi victimes de pratiques abusives, exploités et peu voire pas rémunérés. L'OIT estime que le travail forcé génère 150 milliards de profits illégaux par an.

Le jour même où le Protocole entre en vigueur, l'Argentine a fait part de sa détermination à mettre fin à l'esclavage moderne en devenant le 9e pays à ratifier le Protocole sur le travail forcé. En novembre 2017, l'Argentine s'apprête aussi à accueillir la prochaine Conférence mondiale sur le travail des enfants et le travail forcé à Buenos Aires.

L'OIT, en partenariat avec la CSI et l'OIE, anime la campagne 50 for Freedom dans le but de sensibiliser l'opinion à cette question et de convaincre au moins 50 Etats de ratifier le Protocole d'ici à 2018.

Des milliers de personnes dans le monde entier ont apporté leur soutien à la campagne, aux côtés de plusieurs personnalités comme le lauréat du Prix Nobel de la paix, Kailash Satyarthi, et Urmila Bhoola, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les formes contemporaines d'esclavage, ainsi que plusieurs organisations nationales et internationales.

Plusieurs artistes ont aussi mis leur talent au service de '50 for Freedom': la photographe humanitaire Lisa Kristine a fait don des photos de victimes du travail forcé qui figurent sur le site web de 50 for Freedom. Les acteurs Wagner Moura, David Oyelowo, Robin Wright, Lindiwe Bungane et Joaquin Furriel ont enregistré des vidéos dans lesquelles ils racontent l'histoire vraie d'hommes et de femmes enrôlés dans l'esclavage moderne.