Migrants et réfugiés : l'ONU appelle les gouvernements à négocier des pactes solides
Un an après l'adoption de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants par les 193 Etats membres des Nations Unies, de hauts responsables de l'Organisation ont appelé mercredi les gouvernements à s'assurer que les nouveaux pactes mondiaux actuellement en cours de négociation soient solides et centrés sur les droits des personnes en déplacement.
La Déclaration de New York « a ouvert la voie aux deux pactes mondiaux qui doivent être adoptés en 2018, l'un pour les réfugiés et l'autre pour une migration sûre, ordonnée et régulière », a souligné le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors d'une réunion marquant le premier anniversaire de l'adoption de la Déclaration de New York, en marge du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.
La réunion était organisée par la Représentante spéciale pour les migrations internationales, Louise Arbour, et le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Selon M. Guterres, le pacte mondial sur les réfugiés aidera la communauté mondiale à trouver des moyens plus équitables pour partager la responsabilité en matière de réfugiés, y compris le soutien aux pays et aux communautés qui les accueillent. Le pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière cherchera à renforcer la coopération internationale en matière de migration et à attirer l'attention sur les migrants, les personnes qu'ils quittent et les communautés qu'il rejoignent.
« Nous sommes maintenant à mi-parcours avant l'adoption de ces pactes. Bien que beaucoup ait été accompli, beaucoup de travail reste à faire », a noté le chef de l'ONU.
Louise Arbour, qui a été nommée par le Secrétaire général pour travailler avec les gouvernements sur cette question, a estimé pour sa part que pour mieux gérer la mobilité humaine il fallait que les deux pactes soient « aussi forts que possible : largement soutenus par les Etats membres et centrés sur les besoins des plus vulnérables ».
Filippo Grandi a jugé pour sa part que « l'ampleur et la sévérité des crises mondiales de réfugiés qui ont conduit à l'adoption de la Déclaration il y a un an n'ont pas encore diminué ». « Nous avons une responsabilité collective et morale de renforcer notre réponse aux mouvements de réfugiés tout en redoublant d'efforts pour résoudre leurs causes », a-t-il dit.
António Guterres a estimé qu'il y avait cinq domaines prioritaires pour les efforts au cours de l'année à venir.
Premièrement, il faut rétablir l'intégrité du régime de protection des réfugiés. Deuxièmement, il faut développer des mécanismes de coopération nationaux et internationaux qui tiennent compte de la mobilité humaine. Troisièmement, il faut que les trafiquants d'êtres humains et les passeurs rendent des comptes. « Quatrièmement, nous ne mettrons pas fin aux tragédies que nous observons en Méditerranée, dans la mer d'Andaman, dans le golfe d'Aden et ailleurs, sans créer plus de possibilités de migration régulière, sécuritaire et légale et sans coopérer plus efficacement », a dit M. Guterres.
« Cinquièmement, nous sommes confrontés à un paysage mondial de l'emploi en évolution rapide qui va changer radicalement les marchés du travail. Nous devons réfléchir sérieusement aux effets de la pénurie de compétences et de l'automatisation », a-t-il ajouté.
De son côté, Louise Arbour a exhorté les gouvernements à s'assurer que le pacte sur les migrations soit fondé sur certaines réalités, notamment la reconnaissance que les mouvements transfrontaliers devraient augmenter et évoluer en raison de facteurs complexes tels que la démographie, le changement climatique, les communications modernes, les formes de travail, ainsi que d'autres facteurs économiques et aspirations humaines.