De grandes voix de l'humanitaire et du développement appellent à un soutien accru aux personnes déplacées internes

22 sep 2016

De grandes voix de l'humanitaire et du développement appellent à un soutien accru aux personnes déplacées internes

Lake_Chad_2016_UNICEF_UN028.jpg Des personnalités du mouvement humanitaire et du développement ont appelé jeudi à accroître l'aide aux personnes déplacées internes et aux communautés qui les accueillent, en rappelant que toutes les victimes de conflits ne quittent pas nécessairement leur pays.

Dans une lettre ouverte aux dirigeants du monde, ces personnalités se félicitent de l'attention portée ces dernières années au sort des réfugiés, des demandeurs d'asile et des autres migrants. Ils saluent à cet égard l'adoption cette semaine, en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants.

Mais ils soulignent que « la grande majorité des personnes qui ont été contraintes de fuir leur habitation n'ont pas encore franchi de frontière internationale ».

« Elles aussi ont fui un conflit armé, des violences ou des catastrophes naturelles. Cependant, du fait qu'elles sont déplacées à l'intérieur des frontières de leur pays, leur sort n'a pas été documenté, en fait il est souvent oublié », dit la lettre, précisant que sur les 65,3 millions de personnes déplacées de force dans le monde, 40,8 millions, soit 60% du total, sont des déplacés internes. « Il s'agit de la majorité invisible des personnes déplacées », dit la lettre.

Parmi les signataires de cette lettre, figurent l'Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, le Secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des affaires humanitaires, Stephen O'Brien, Chaloka Beyani, Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits humains des personnes déplacées internes, Jan Egeland, Secrétaire général du Conseil national des réfugiés de Norvège, et David Miliband, président de l'International Rescue Committee.

Prenant l'exemple d'Aylan Kurdi, le petit garçon syrien de trois ans dont la photo du corps sans vie sur une plage de Turquie a choqué le monde, les signataires soulignent que lorsque sa famille a fui son domicile, elle s'est déplacée plusieurs fois en territoire syrien, à la recherche d'un refuge. « C'est l'absence de soutien et les conditions de vie très difficiles qui ont poussé la famille à entreprendre le déplacement le plus dangereux et à quitter le pays, avec les conséquences tragiques que nous connaissons », soulignent-ils.

« Ce serait un grave échec humanitaire si nous limitions le nombre de ceux à qui nous portons assistance sur la base de lignes sur une carte. Notre travail est guidé par l'humanité et l'humanité ne connait pas de frontières », dit encore la lettre.

« Nous ne devons laisser personne sur le bord de la route », poursuit le texte. Rappelant qu'il s'agit là d'un engagement pris par la communauté internationale dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030 adopté l'année dernière, les signataires affirment : « Il ne peut y avoir de développement durable si les 40 millions et plus de personnes déplacées internes sont laissées de côté ».