Amérique centrale : l'ONU prône le partage des responsabilités régionales sur les déplacements forcés

8 juil 2016

Amérique centrale : l'ONU prône le partage des responsabilités régionales sur les déplacements forcés

Mexico_Salvador_UNICEF_2015.jpg Alors que le nombre de personnes fuyant la violence en Amérique centrale a atteint un niveau sans précédent au cours des 30 dernières années, des représentants gouvernementaux, d'organisations internationales et de la société civile ont convenu cette semaine d'améliorer les mesures d'accès à l'asile et le partage des responsabilités régionales.

« Nous sommes très encouragés par l'esprit d'ouverture et la franchise qui ont caractérisé les discussions et nous espérons que les différentes mesures annoncées auront un impact positif direct sur les personnes touchées par ces déplacements », a déclaré jeudi le Haut-Commissaire adjoint pour la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Volker Türk, dans son discours de clôture d'une réunion sur les déplacements forcés en Amérique centrale.

Organisée à l'initiative des Nations Unies dans la capitale du Costa Rica, San José, et co-présidée par le HCR et l'Organisation des États américains (OEA), cette rencontre de deux jours était le premier événement international à se concentrer sur les déplacements forcés dans la région. Il s'agissait également de l'une des principales rencontres visant à préparer le terrain dans la perspective du sommet de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les grands mouvements de réfugiés et de migrants, qui aura lieu en septembre, au siège de l'Organisation à New York.

Dans un communiqué de presse publié suite à la réunion de San José, le HCR a rappelé que le nombre de personnes fuyant la violence à El Salvador, au Guatemala et au Honduras, une région connue sous le nom de triangle du nord de l'Amérique centrale, a fortement augmenté pour atteindre des niveaux jamais vus depuis les conflits armés qui ont ravagé la région dans les années 1980.

En 2015, les demandeurs d'asile issus de cette région ont dépassé les 110.000 personnes, soit cinq fois plus qu'il y a trois ans, a précisé l'agence. La plupart de ces demandeurs d'asile en quête de sécurité se rendent au Mexique et aux États-Unis, mais également au Belize, Costa Rica, Nicaragua et à Panama.

Le HCR a salué les différentes mesures convenues lors de la réunion de San José, y compris l'amélioration des garanties d'accès au territoire et à l'asile, ainsi que des conditions d'accueil, le renforcement de l'autonomie et de l'intégration locale des réfugiés et le renforcement de la coopération régionale via un partage plus équitable des responsabilités, y compris via une participation accrue des organisations de la société civile.

Les participants à la réunion ont également reconnu les besoins de protection spécifiques des enfants non accompagnés ou séparés de leurs familles, des femmes, des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et personnes intersexuées (LGBTI), des populations autochtones et d'ascendance africaine, ainsi que des personnes handicapées.

Durant la cérémonie d'ouverture de cette réunion sur les déplacements forcés, mercredi 6 juillet, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avait quant à lui souligné l'importance de promouvoir « des mécanismes de partage des responsabilités régionales, avec des actions concrètes dans les pays d'origine, de transit et d'asile pour répondre et apporter des solutions aux besoins ».