A Washington, Ban Ki-moon appelle à une gestion plus collective des flux de réfugiés

16 4月 2016

A Washington, Ban Ki-moon appelle à une gestion plus collective des flux de réfugiés

En visite à Washington, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé samedi la communauté internationale à trouver des solutions collectives pour aider le nombre croissant de personnes déplacées dans le monde, y compris en luttant contre les discours xénophobes et en partageant plus équitablement l'accueil de réfugiés.

« Il est grand temps de mettre en œuvre une action plus multilatérale et concertée pour aider les États dans la lutte contre les grands mouvements de réfugiés et migrants », a déclaré le Secrétaire général lors de la 93ème réunion du Comité du développement, organisée dans le cadre des assemblées annuelles de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale, dans la capitale américaine. Il a été rejoint par la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et par le Président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong King.

« Nous devons renforcer les mécanismes de coopération internationale ainsi que notre travail collectif », a-t-il ajouté, notant que les gouvernements éprouvent des difficultés à formuler individuellement des solutions et répondent trop souvent par la fermeture de leurs frontières et la détention des demandeurs d'asile et des migrants.

Le Secrétaire général a rappelé qu'il convoquera une réunion de haut niveau le 19 septembre à New York pour discuter de la réponse collective à apporter aux grands mouvements de réfugiés et migrants. Il a également rappelé que le mois prochain, aura lieu le premier Sommet humanitaire mondiale de l'ONU à Istanbul, en Turquie, qui rassemblera les dirigeants mondiaux, le secteur privé, la société civile et les milieux universitaires pour discuter des causes profondes des problèmes humanitaires. A cette occasion, une table ronde de haut niveau sera organisée sur les déplacements forcés et une session spéciale sur la migration.

M. Ban a par ailleurs appelé à lutter contre les discours xénophobes et à partager les responsabilités d'une façon plus équitable, prévisible et transparente.

« Nous devons mieux soutenir les pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés, y compris par le biais de votre excellente nouvelle initiative consistant à offrir des prêts concessionnels aux pays à revenu intermédiaire accueillant d'importantes populations de réfugiés », a-t-il dit.

Le Secrétaire général a également souligné la nécessité de créer des « voies sûres, ordonnées et régulières » pour les réfugiés et les migrants, de renforcer la coopération pour lutter contre les trafiquants et les passeurs, et de continuer à financer aussi bien des projets humanitaires que de développement.

Plus tôt dans la journée, M. Ban a participé au premier Forum mondial pour les infrastructures, qui a marqué selon lui le début d'un nouveau dialogue sur les infrastructures durables.

« Cette première réunion du Forum mondial pour les infrastructures est aujourd'hui l'occasion essentielle de faire un premier pas vers la réalisation de nos engagements communs », a déclaré lors de cet événement le chef de l'ONU, qui était arrivé dans la capitale américaine vendredi pour assister aux réunions annuelles de printemps du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale.

« Ce Forum mondial pour les infrastructures est l'un des principaux résultats attendus de la troisième Conférence internationale de l'ONU sur le financement du développement, organisée l'an dernier à Addis-Abeba », a ajouté M. Ban.

En juillet 2015, lors cet événement mondial dans la capitale éthiopienne, les pays s'étaient mis d'accord sur un certain nombre de mesures en faveur du développement durable, au sein du Programme d'action d'Addis-Abeba. L'une des ces mesures était l'établissement d'un Forum mondial pour les infrastructures afin d'identifier et de combler les lacunes dans ce domaine, notamment en mettant en évidence les opportunités d'investissements et de coopération, et en veillant à ce que les projets d'infrastructure soient écologiquement, socialement et économiquement durables.

« Ce Forum a pour mandat d'améliorer la cohérence et la coordination entre les infrastructures déjà établies et les nouvelles initiatives, les banques de développement multilatérales et nationales, les organismes des Nations Unies, les partenaires du développement et le secteur privé », a déclaré le Secrétaire général.

M. Ban a ajouté que les pays en développement, en particulier les plus vulnérables, ont besoin d'un soutien international pour combler les lacunes existantes en matière d'infrastructures.

« Avoir des délibérations inclusives nous permettra de 'ne laisser personne de côté' », a ajouté le Secrétaire général, reprenant la devise du Programme de développement durable à l'horizon 2030, adopté par les Etats membres en septembre 2015.

« Le Forum devrait également veiller à ce que tous les investissements dans des infrastructures soient écologiquement, socialement et économiquement durable », a-t-il insisté, ajoutant que cette réunion et le Forum annuel du Conseil économique et social de l'ONU (ECOSOC) sur le suivi du financement du développement, qui doit débuter lundi, marquent le début d'un nouveau dialogue, y compris sur les infrastructures durables.

Plus tôt dans la journée, M. Ban avait assisté à la réunion ministérielle des pays les moins avancés (PMA), au cours de laquelle il avait notamment appelé à donner une place plus importante aux PMA dans la prise de décision au niveau mondial.