A une conférence au Mexique, l'ONU rappelle que les migrations sont une réalité mondiale qui est là pour rester

4 déc 2017

A une conférence au Mexique, l'ONU rappelle que les migrations sont une réalité mondiale qui est là pour rester

12-04-2017_UNIC-Arbour.jpg A l'ouverture lundi de la réunion préparatoire à la Conférence intergouvernementale sur les migrations à Puerto Vallarta, au Mexique, la Représentante spéciale de l'ONU pour les migrations, Louise Arbour, a appelé à garder en tête « la diversité et la complexité » des flux migratoires.

« La migration est une réalité mondiale en expansion », a déclaré Mme Arbour, au premier jour de cette réunion préparatoire organisée jusqu'au 6 décembre dans la ville mexicaine sur la côte pacifique.

« Les changements dans les structures de population, le changement climatique, les changements dans la nature des emplois et d'autres facteurs économiques, parallèlement aux aspirations humaines pour un épanouissement personnel façonnent une grande partie de la nature future de la migration », a-t-elle ajouté.

A Puerto Vallarta, Etats membres et organisations internationales sont réunis pour faire le point sur les différentes consultations menées ces derniers mois sur la question des migrations. Ces consultations ont été organisées afin de saisir les réalités des migrations propres à chaque région et sous-région, partager les expériences et définir ensemble une vision de la voie à suivre afin de préparer le Pacte mondial pour des migrations sûres, organisées et régulières.

Annoncé en septembre 2016 par les Etats membres dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, le Pacte doit être adopté à l'issue d'une Conférence intergouvernementale qui aura lieu en 2018.

S'attaquer aux fausses perceptions sur les migrations

Lors de cette réunion préparatoire, Mme Arbour a rappelé que les migrations internationales sont « là pour rester ».

« Les décisions politiques doivent être prises sur la base des faits et non pas sur la perception, la fiction et les mythes », a déclaré la Représentant spéciale, soulignant la nécessité de s'attaquer aux nombreuses fausses perceptions concernant les migrations.

« Il y a l'utilisation du langage, à travers lequel nous perpétuons souvent des stéréotypes inutiles, sinon pire. Nous devons éviter un langage déshumanisant –; utiliser le terme péjoratif 'd'immigrants illégaux' empêchera d'avoir des discussions raisonnées sur les motifs et les besoins des individus », a prévenu Mme Arbour. « Cela peut avoir l'effet d'obscurcir les migrants qui sont avant tout des êtres humains. Nous devrions toujours viser à discuter des migrants dans des termes qui respectent leur dignité et leurs droits, tout comme nous devons respecter les besoins et les points de vue des communautés qui les accueillent ».

Le Pacte mondial pour les migrations est l'occasion de « réorienter le récit souvent toxique » à l'encontre les migrants vers « un récit plus juste » sur les migrations, a indiqué la haute responsable onusienne. Une telle réorientation doit permettre, selon Mme Arbour, de reconnaître « l'impact extrêmement positif » des migrations et d'aborder les défis qu'elle engendre « d'une manière sobre et réaliste ».

« Les migrations exigent une réponse mondiale »

Pour Mme Arbour, la réussite du Pacte mondial sur les migrations dépendra de « l'adhésion maximale politique et morale » des États et de leur volonté à renforcer la coopération aux niveaux régional et international.

« Nous devons également être réalistes sur la façon dont les migrations se produisent et comment fonctionnent les politiques de migrations. Nous ne pouvons pas réduire un tel phénomène complexe à des catégories simples et binaires : les réfugiés ou les migrants économiques ; la sécurité ou les droits de l'homme ; ou les voies légales contre les retombées », a martelé la Représentante spéciale, rappelant que les migrations constituent « vraiment un phénomène mondial » qui ne sont « ni un cadeau unique ni un fardeau pour un ensemble de pays ».

« Les migrations exigent une réponse mondiale. Les mouvements de personnes à travers les frontières sont, par définition, une réalité internationale », a rappelé Mme Arbour. « Notre capacité à mieux gérer la mobilité humaine repose sur un Pacte mondiale aussi fort que possible : largement soutenu et axé sur les droits de l'homme, en prenant fermement en compte les besoins des plus vulnérables ».