Une campagne du HCR sensibilise sur les dangers des traversées périlleuses vers le Yémen

7 fév 2017

Une campagne du HCR sensibilise sur les dangers des traversées périlleuses vers le Yémen

01-19-2016HornAfrica.jpg Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a donné le coup d'envoi mardi d'une campagne de sensibilisation aux dangers que présentent les traversées du golfe d'Aden et de la mer Rouge depuis l'Afrique vers le Yémen en guerre.

Plus de 117.000 réfugiés et migrants sont arrivés au Yémen en 2016. Les passeurs en ont attiré un grand nombre - à la recherche de protection et d'une vie meilleure - à embarquer sur des bateaux pour effectuer ces traversées périlleuses. Le HCR juge alarmant le fait que tant de personnes se rendent dans ce pays où le conflit s'aggrave, où le nombre de déplacés augmente et où les arrivants doivent faire face à un avenir incertain.

« Une catastrophe humanitaire survient actuellement au Yémen », a déclaré le Directeur du HCR pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Amin Awad. « Nous devons en parler haut et fort. Le HCR ne peut rester inactif quand tant de gens, en majorité des jeunes, montent à bord des bateaux des passeurs suite à une décision mal informée, sans avoir été avertis sur le Yémen et sur la situation désespérée et dangereuse qui y règne ».

Le HCR a lancé la campagne avec l'aide de musiciens célèbres de la région - et comme chef de file la star de la chanson et ancienne réfugiée Maryam Mursal - qui ont créé et produit une chanson dont les messages clés engagent à bien réfléchir avant de décider de se rendre au Yémen. Le pays est déchiré par la guerre depuis le mois de mars 2015 et, selon les estimations, les combats ont fait 7.100 morts, 44.000 blessés et ont déplacé plus de deux millions de personnes.

Environ 19 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire. Bien que le Yémen soit signataire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et de son protocole de 1967, le HCR estime qu'avec la guerre et l'insécurité qui y règnent pour le moment, les conditions actuelles ne sont pas propices à l'asile.

Depuis longtemps, le HCR met en garde contre les risques que présente la traversée vers le Yémen. La nature prolongée du conflit et l'insécurité favorisent la prolifération des réseaux criminels qui visent les nouveaux arrivants. Les femmes et les enfants encourent tout particulièrement des risques de violence sexuelle ou de traite d'êtres humains. Le HCR a reçu des informations faisant état d'abus physiques et sexuels, de privations de nourriture et d'eau, d'enlèvements, d'extorsion et de travail forcé imposé par les passeurs et les réseaux criminels, ainsi que d'arrestations arbitraires, de détentions et d'expulsions.

Pour les nouveaux arrivants en quête de protection internationale, l'accès aux systèmes d'asile au Yémen est très difficile et les demandeurs peuvent se trouver dans une situation où il leur est impossible d'enregistrer leur demande d'asile ou de faire connaitre leur présence dans le pays auprès des autorités, tout particulièrement dans le nord du pays. L'insécurité ambiante et la guerre limitent sérieusement la capacité du HCR et d'autres organisations humanitaires à intervenir auprès de la population qui a besoin d'assistance humanitaire.