Tuberculose : l'OMS publie des orientations en matière d'éthique pour protéger les droits des patients

24 mar 2017

Tuberculose : l'OMS publie des orientations en matière d'éthique pour protéger les droits des patients

03-24-2017Myanmar.jpg A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose, célébrée chaque année le 24 mars, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié de nouvelles orientations visant à aider les pays à respecter des normes d'éthique rationnelles pour protéger les droits des patients affectés.

La tuberculose, maladie infectieuse la plus meurtrière, fait 5.000 morts par jour. Les communautés confrontées à des difficultés socioéconomiques, telles que les migrants, réfugiés, prisonniers, minorités ethniques, mineurs et autres personnes travaillant ou vivant dans des milieux à risque, ainsi que les femmes marginalisées, les enfants et les personnes âgées, les plus vulnérables face cette maladie.

« La tuberculose sévit le plus dans certaines des populations les plus pauvres dans le monde », a déploré la Directrice générale de l'OMS, le Dr. Margaret Chan. « L'OMS est déterminée à vaincre la stigmatisation, les discriminations et les autres obstacles empêchant tant de ces personnes d'accéder aux services dont elles ont tellement besoin ».

Selon l'OMS, la pauvreté, la malnutrition, les mauvaises conditions de logement et d'assainissement, aggravées par d'autres facteurs de risque comme le VIH, le tabagisme, la consommation d'alcool et le diabète, peuvent exposer à un risque accru de tuberculose et compliquer l'accès aux soins. Plus d'un tiers des personnes ayant la tuberculose (4,3 millions) ne sont pas diagnostiquées ou notifiées, certaines ne bénéficient d'aucun soin et d'autres ont accès à des soins de qualité douteuse.

Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 de l'ONU inclut le principe de veiller à ce que « personne ne soit laissé de côté ». Un thème sur lequel l'OMS met l'accent dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose et qui reflète bien l'esprit des lignes directrices sur l'éthique nouvellement publiées.

Les nouvelles orientations de l'OMS sur l'éthique couvrent certaines questions litigieuses comme, entre autres, l'isolement des patients contagieux, les droits des prisonniers qui ont la tuberculose, les politiques discriminatoires contre les migrants atteints. Elles insistent sur cinq obligations essentielles pour les gouvernements, les agents de santé, les personnels soignants, les organisations non gouvernementales, les chercheurs et d'autres parties prenantes pour:

- donner aux patients l'appui social dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs responsabilités;

- s'abstenir d'isoler les patients avant d'avoir épuisé toutes les autres options disponibles pour permettre l'observance du traitement et, si cet isolement est nécessaire, de ne l'appliquer que dans des conditions très spécifiques;

- permettre aux «populations clés» d'avoir accès à des soins répondant aux mêmes normes que pour les autres citoyens;

- veiller à ce que tous les personnels de santé travaillent dans un environnement sûr;

- communiquer rapidement les données de la recherche pour orienter les mises à jour des politiques nationales et mondiales concernant la tuberculose.

« Nous ne réussirons à atteindre nos buts ambitieux de mettre fin à l'épidémie de tuberculose et d'instaurer la couverture sanitaire universelle qu'avec des interventions efficaces, fondées sur des bases factuelles et guidées par un cadre éthique rationnel et le respect des droits de l'homme. C'est sur cela que repose l'aspiration des ODD de ne laisser personne de côté », a expliqué le Dr Mario Raviglione, Directeur du Programme mondial de lutte contre la tuberculose à l'OMS.

« Les lignes directrices que nous avons publiées aujourd'hui visent à identifier les difficultés en matière d'éthique auxquelles la prestation des soins contre la tuberculose est confrontée et soulignent les mesures essentielles pouvant être prises pour les résoudre», a-t-il ajouté.