Le HCR appelle l'Australie à trouver des solutions viables et humaines pour les personnes en rétention offshore
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit mardi profondément préoccupé par la détérioration des conditions au centre de rétention sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au lendemain de la mort d'un jeune réfugié iranien retrouvé pendu à un arbre.
Profondément attristé par cette « mort tragique », le HCR a souligné la situation précaire pour les personnes vulnérables sur l'île de Manus alors que le centre de rétention doit fermer en octobre 2017 suite à une décision de la Cour suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Nations Unies ont été informées que les migrants devront se réinstaller ailleurs en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou rentrer dans leurs pays d'origine.
Le HCR estime que la fermeture prochaine du centre de rétention ainsi que le retrait annoncé des services de soins médicaux, de sécurité et de soutien aux personnes victimes de traumatismes et de tortures, exacerbent une situation très stressante pour les 773 personnes en « rétention offshore » sur l'île de Manus.
« L'annonce de la fermeture du centre, en l'absence de solutions de rechange appropriées, cause une détresse aiguë chez les réfugiés et les demandeurs d'asile », a alerté dans un communiqué le bureau du HCR à Canberra. « Beaucoup craignent pour leur sécurité en dehors du centre, en particulier à la suite de plusieurs incidents violents ces dernières années ».
Pour éviter de nouvelles tragédies et une escalade de la crise, le HCR estime que la fermeture prévue du centre de l'île Manus ne doit avoir lieu qu'à la condition que les services vitaux continuent d'être assurés conformément à la aux obligations actuelles de l'Australie envers les réfugiés et les demandeurs d'asile.
« Toute réduction supplémentaire du soutien fondamental aux réfugiés et aux demandeurs d'asile transférés par l'Australie vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée aggraverait les graves risques pour la santé et la sécurité des personnes détenues au cours des quatre dernières années », a prévenu le HCR.
Le HCR a de nouveau appelé l'Australie à trouver d'urgence des solutions viables et humaines en dehors de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Nauru pour les réfugiés et migrants toujours soumis aux procédures offshore décidées par Canberra.
Selon le HCR, environ 2.500 réfugiés et demandeurs d'asile ont été transférés de force par l'Australie vers des centres de « traitement offshore » situés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru depuis 2013. Parmi ces 2.500 personnes, environ 1.100 se trouvent toujours à Nauru et 900 autres en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
A la suite d'un accord bilatéral conclu entre Canberra et Washington sur la réinstallation, le HCR a présenté, ces huit derniers mois, des dossiers de candidature pour la réinstallation de plus de 1.100 réfugiés aux Etats-Unis. Un autre groupe de 500 personnes attend toujours l'issue de la procédure de détermination du statut de réfugié mené par les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Nauru, selon leur arrangement avec l'Australie.
C'est dans ce contexte que le chef du HCR, Filippo Grandi, avait appelé le 24 juillet dernier l'Australie « à mettre fin à la pratique néfaste du modèle offshore de traitement et de placement » et « d'offrir des solutions à ces victimes, relevant de sa responsabilité, et de travailler avec le HCR sur de futures alternatives pour sauver des vies en mer et protéger les personnes dans le besoin ».