Fermeture de la 'jungle' de Calais : le HCR souligne la nécessité de protéger les enfants
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a rappelé mardi que le camp informel pour les réfugiés et les migrants situé à Calais, dans le nord de la France, et connu sous le nom de la 'jungle', ne constitue pas un environnement adapté à l'habitat humain.
« Le HCR a depuis longtemps recommandé sa fermeture et son remplacement par un hébergement approprié pour les demandeurs d'asile et les migrants », a déclaré mardi, un porte-parole du HCR, William Spindler, lors d'un point de presse à Genève.
Lundi, les autorités françaises ont transféré environ 1.900 personnes volontairement hors de la 'jungle'. Beaucoup ont fait la queue dès le début de la matinée pour monter à bord de bus qui les ont conduits vers des centres d'hébergement dans toute la France.
« Aucun incident grave n'a été signalé et le HCR était présent tout au long du transfert, donnant des informations sur les droits juridiques et aidant à identifier les personnes ayant des besoins spéciaux, y compris plusieurs centaines d'enfants non accompagnés », a indiqué M. Spindler.
Protéger les enfants non accompagnés
Le HCR a demandé que des dispositions spéciales soient prises pour assurer la sécurité et le bien-être de ces enfants, et que celles-ci prennent effet avant que le site ne soit fermé. « Ceci est important afin que les enfants n'aillent pas vers d'autres destinations où ils risquent d'être exploités par des trafiquants d'êtres humains ou de finir par vivre dans la rue sans soutien », a souligné le porte-parole du HCR.
« Des mesures, incluant la recherche des familles, doivent être prises pour réunir les enfants avec leurs familles en Europe, lorsqu'elles sont déterminées dans l'intérêt supérieur de l'enfant, comme l'a montré le transfert de 200 enfants non accompagnés qui ont quitté Calais pour le Royaume-Uni », a-t-il ajouté.
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À cet égard, le HCR se félicite du transfert de plus de 100 enfants non accompagnés de Calais vers le Royaume-Uni en vertu du règlement de Dublin depuis le 17 octobre, ainsi que l'engagement du gouvernement britannique d'accepter un nombre important d'enfants non accompagnés.
« Malgré un environnement difficile, il est très important que des procédures et des garanties soient en place pour veiller à ce que tous les transferts effectués vers le Royaume-Uni ou tout autre pays soient conformes à l'intérêt supérieur de l'enfant et que, une fois au Royaume-Uni, des dispositions de prise en charge appropriées soient disponibles », a prévenu M. Spindler. « Ce n'est pas le cas actuellement », a-t-il déploré tout en soulignant que le Royaume-Uni ne peut pas être la seule solution pour les enfants non accompagnés à Calais.
Appui du HCR dans le traitement des cas d'enfants restant en France
Selon le HCR, les autorités françaises ont indiqué que tous les enfants restants seront déplacés vers un camp d'accueil provisoire, situé à côté de la 'jungle', où ils seront logés dans des préfabriqués et dans un environnement sûr.
« Dans les prochains jours, il est prévu que ces enfants passent un entretien afin de déterminer leurs intérêts», a dit le porte-parole de l'agence onusienne précisant que le HCR dispose d'un expert de la protection de l'enfance, d'employés chargés de la protection et d'interprètes sur le terrain.
« Dans un tel environnement, il devrait être possible de déterminer la meilleure solution pour chaque enfant et de veiller à ce que leurs intérêts soient en toute circonstance la considération première », a dit M. Spindler.
La nécessité d'un meilleur partage des responsabilités
Pour le HCR, la situation à Calais a mis en évidence la nécessité d'un meilleur partage des responsabilités et d'une coordination entre les États membres de l'Union européenne (UE) pour combler les lacunes actuelles en matière d'asile et d'accueil, et d'accroître les mesures de solidarité telles que la réinstallation et d'autres voies juridiques pour que les personnes soient en sécurité.
« Une réponse européenne véritablement collective et de grande envergure est nécessaire, sur la base des principes d'humanité, d'accès à la protection, de solidarité et de partage des responsabilités, à la fois au sein de l'UE, mais aussi avec les pays non-membres de l'UE », a précisé M. Spindler qui rappelle que le HCR reste disposé à aider davantage la France, le Royaume-Uni et d'autres États membres de l'UE, à trouver des solutions pratiques et complètes.