Face aux menaces sécuritaires, le Niger en appelle à la mobilisation de la communauté internationale

23 sep 2017

Face aux menaces sécuritaires, le Niger en appelle à la mobilisation de la communauté internationale

736071-Niger.jpg Le Ministre des affaires étrangères du Niger, Ibrahim Yacoubou, a rappelé samedi à l'Assemblée générale des Nations Unies les défis sécuritaires auxquels sont confrontés son pays et ceux de la région du Sahel.

M. Yacoubou a souligné aux Etats membres de l'ONU trois menaces. La première est liée à la situation en Libye : sans un gouvernement ayant autorité sur tout le territoire, avec des milices, des groupes terroristes et des trafiquants, le processus de paix peine et la situation risque de déborder sur les pays voisins.

Par conséquent, le Niger appelle la communauté internationale à s'engager véritablement pour la restauration d'un ordre démocratique en Libye permettant aux Libyens d'être maîtres de leur destin politique ; une réconciliation inclusive, à l'exclusion des groupes terroristes ; l'unification de l'armée nationale ; le désarmement des miliciens et la neutralisation des groupes terroristes ; et un processus référendaire et électoral sur la base d'une nouvelle constitution et de lois électorales consensuelles.

La deuxième menace à laquelle est confrontée le Niger est celle du Bassin du lac Tchad et plus précisément la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Grace à une action conjointe avec le Cameroun, le Tchad et le Nigéria à travers la Force multinationale mixte, les capacités offensives et de nuisance de Boko Haram ont été considérablement réduites, a déclaré le Ministre. « La peur a changé de camp », a dit M. Yacoubou, mais le risque d'attentats suicide et de capture d'esclaves sexuelles sont toujours réels.

La troisième menace, la plus préoccupante de l'avis du Ministre, est la situation au nord Mali. Selon lui, deux questions doivent être réglées : la mise en œuvre des accords de paix et la lutte contre les groupes terroristes et les trafiquants. « Tant que ces derniers n'auront pas été appréhendés, il sera difficile de mettre en application les accords de paix ou d'espérer la restauration de l'autorité de l'État malien sur l'ensemble du territoire national », a-t-il estimé. C'est pour cela que les membres du G5 Sahel ont décidé de mettre en place une force conjointe.

Le Niger a cependant déploré la faible mobilisation de la communauté internationale pour rendre cette force opérationnelle et a demandé au Conseil de sécurité un vote d'une nouvelle résolution qui prévoit un engagement de leurs forces sous chapitre 7 et prévoir un mécanisme de financement prévisible et durable.

Le Ministre a également abordé la question des migrants, et, en tant que pays de transit, le fait que le Niger accueille dans les régions de Diffa et Tillabery plus de 200 000 réfugiés, personnes déplacées internes et retournées. « Les migrants irréguliers, victimes des passeurs criminels sans foi ni loi doivent être protégé », a-t-il dit.