ENTRETIEN - Le Président de l'Assemblée générale se félicite du nouveau mode de sélection du prochain Secrétaire général

8 9月 2016

ENTRETIEN - Le Président de l'Assemblée générale se félicite du nouveau mode de sélection du prochain Secrétaire général

08-09-16pga.jpg Le 15 juin 2015, l'Assemblée générale des Nations Unies a élu Mogens Lykketoft - un ressortissant danois - comme Président de sa soixante-dixième session. Au moment de son élection, M. Lykketoft était le Président du parlement danois, un poste qu'il occupait depuis 2011.

Né le 9 janvier 1946, il a célébré son 70e anniversaire au cours de son mandat de Président de la 70e session de l'Assemblée générale. Son mandat, qui a débuté en septembre  2015, se termine en septembre 2016.

Dès le début, M. Lykketoft a estimé que, si l'ONU réussissait à faire adopter les Objectifs de développement durable (ODD) et à conclure un accord sur le climat, l'ensemble des discussions sur leurs mises en œuvre avec les Etats membres, le secteur privé, les institutions financières, et la société civile, seraient l'une des choses les plus importantes de cette session.

Au cours de l’année passée, l'Assemblée générale de l'ONU a aussi défini comme point important de son ordre du jour la réévaluation des différents outils utilisés pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Enfin, autre élément marquant, cette session a insisté sur la nécessité de créer une transparence maximale concernant la sélection du prochain Secrétaire général de l’ONU.

Le Centre d’actualités de l’ONU a rencontré M. Lykketoft et a discuté avec lui de l’année qu’il a passée à la tête de l’Assemblée générale.

Centre d’actualités de l’ONU : Quelle est votre évaluation du travail de l’Assemblée générale durant votre mandat ?

Mogens Lykketoft : Je pense que nous avons fait de bons progrès sur les ODD et le climat. C’est vraiment aux gouvernements maintenant de suivre les recommandations et les idées de l'Organisation des Nations Unies, afin de créer le financement et la coopération nécessaires dans chaque pays. Il y a également un processus en cours au sein du Conseil économique et social (ECOSOC). Quant au processus de sélection du Secrétaire général, ce que j'ai entendu de la part des Etats membres, c’est un soutien uniforme pour la façon dont il a été effectué, et un très haut niveau de satisfaction sur le fait qu’après finalement vingt ans de discussions, nous l'ayons fait. Nous avons pris l'initiative à l'Assemblée générale d’avoir une conversation, un ‘dialogue informel’, avec tous les candidats pour mieux connaître leur personnalité, leurs priorités.

Centre d’actualités de l’ONU: Etes-vous pour autant satisfait de la façon dont les votes informels ont été menés au Conseil de sécurité sur la sélection du prochain Secrétaire général?

Mogens Lykketoft : Cela a été un processus délicat. Nous l’avons exécuté en étroite coordination avec le Conseil de sécurité. Le Conseil de sécurité a accepté chacune des étapes. Cela a aussi changé l'équilibre d’une certaine manière, je pense, entre ce qui se passe à l'Assemblée générale et ce qui se passe au sein du Conseil de sécurité qui compte quinze membres de l'Assemblée générale. Mais ils ont une obligation, inscrite dans la Charte, de faire des propositions à l'Assemblée générale. Je pense que ce que nous avons fait a eu une influence importante sur les priorités concernant les candidats au Conseil de sécurité. Donc, cela a été un processus qui a changé la donne. Nous ne connaissons pas le résultat, mais nous savons que le degré de transparence pour prendre part au processus subsistera. Il n’y aura pas de retour en arrière.

Centre d’actualités de l’ONU : Vous êtes le Président de la 70e session, qui touche bientôt à sa fin. Qu’est-ce que cela a signifié pour vous d’être à la tête de l’Assemblée générale au moment où l’ONU a donné le coup d’envoi d’un ambitieux programme de développement durable?

Mogens Lykketoft : Je pense que le résultat très important de la façon dont nous avons élaboré les ODD est que nous reconnaissons l'interdépendance totale entre la lutte contre la faim et les inégalités, le combat pour l’éducation et les services de santé pour toute l'humanité, et la nécessité urgente de lutter contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement. Nous ne pouvons pas espérer être en mesure de mobiliser les ressources nécessaires pour lutter contre la faim, créer des services d'éducation, si nous ne traitons pas très rapidement la question du changement climatique. Si nous ne stoppons pas le changement climatique, il y aura des centaines et des centaines de millions de personnes déplacées de force dans quelques décennies, ce qui engloutira toutes les ressources dont nous avons besoin pour arriver à un développement durable. 

Centre d’actualités de l’ONU : Beaucoup de gens à travers le monde ont le sentiment que l’ONU ne fait pas assez face aux conflits et aux crises humanitaires. Quelle est votre réaction à ce sentiment ?

Mogens Lykketoft : Ce qu'ils ressentent est malheureusement vrai. L'ONU n'a pas été équipée par les Etats membres, le Conseil de sécurité, pour remplir son rôle en tant qu'organisation internationale créant la paix, contenant les conflits. Bien sûr, nous faisons beaucoup de bonnes choses avec les opérations de maintien de la paix à travers le monde, mais dans le cas de certains conflits les plus importants comme la Syrie, le Yémen, le Soudan du Sud, nous n’avons pas réussi à y faire face avec succès. Cela a créé des catastrophes humanitaires sans précédent et un nombre sans précédent de réfugiés et de personnes déplacées. Nous n’avons pas été en mesure, à l'Assemblée générale, de mettre fin aux conflits. C’est une obligation du Conseil de sécurité. Mais nous avons dû faire face aux conséquences humanitaires de tous les conflits, ainsi qu’aux effets du changement climatique en Afrique de l'Est et en Afrique australe, qui créent aussi des catastrophes humanitaires. Je pense que le sommet du 19 septembre (sur les réfugiés et migrants) et le début de la nouvelle session (de l’Assemblée générale) permettront d’obtenir des engagements plus forts de la communauté internationale et des pays les plus riches pour soutenir les personnes qui sont les victimes de catastrophes humanitaires. Nous avons besoin de 20 milliards de dollars de plus par an, pour aider ceux qui sont chassés de leurs foyers par les conflits et le changement climatique. Cela fait beaucoup d'argent, mais cela correspond à quatre jours de dépenses d'armement dans le monde, chaque année. Nous devons le faire. Nous pouvons le faire, et je souhaite que la réunion du 19 septembre soit une étape importante à cet égard.

Centre d’actualités de l’ONU: Que faut-il faire pour que le monde ait plus confiance dans le système des Nations Unies ?

Mogens Lykketoft : Je pense que nous devons nous appuyer sur les bonnes expériences que nous avons, l'interdépendance entre nous, les défis des ODD et du changement climatique. Nous devons nous appuyer sur le succès de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, qui a permis d’empêcher la prolifération d’armes de destruction massive. Nous devons nous appuyer sur ce qui a été écrit dans une résolution du Conseil de sécurité en décembre concernant une feuille de route pour la paix en Syrie. Nous devons aussi être conscients que, lorsque nous parlons de terrorisme international, il s’agit de questions existentielles communes à tous, et que nous devons y prêter une plus grande attention qu’aux questions qui nous divisent parce que, si nous ne le faisons pas, nous ne serons pas en mesure d'avoir un développement harmonieux et un monde durable pour la prochaine génération. Nous aussi avons besoin d'une action urgente en ce qui concerne la paix et la sécurité, et c’est pour cette raison, je l'espère, que le processus de sélection du prochain Secrétaire général nous apportera une très forte personnalité, une personnalité avec une autorité morale indépendante, une personnalité qui puisse réellement permettre à l'ONU de jouer son rôle d'organisation libérant les générations futures du fléau de la guerre.

Centre d’actualités de l’ONU: Où en sommes-nous dans la réforme du système des Nations Unies ?

Mogens Lykketoft : Je pense que ce sera la tâche du nouveau Secrétaire général d'insister sur des changements organisationnels à l'intérieur du Secrétariat des Nations Unies et au sein des fonds et des programmes, de sorte que les Nations Unies puissent être mieux équipées pour faire face aux problèmes les plus importants de l'avenir. Cela implique de changer les processus budgétaires. Il est beaucoup plus facile de maintenir d’anciens mandats, qui datent de 50, 40, 30 ans que d'obtenir les ressources pour les nouvelles tâches importantes à accomplir, par exemple, par le Secrétaire général. Nous devons changer cela.

Mais je pense que votre question porte également sur le Conseil de sécurité, en particulier. Là, nous avons une sorte de « chat qui se mord la queue » parce que vous ne pouvez pas changer le Conseil de sécurité sans avoir une majorité des deux tiers parmi les Etats membres, et la ratification des cinq membres permanents que nous avons maintenant. Donc, c’est, bien sûr, la vraie raison pour laquelle cela est en cours depuis plus de 20 ans sans progrès réel. Il y a eu lors de cette session, au cours de travaux menés par l'Ambassadeur du Luxembourg avec les Etats membres, une volonté manifestée d’élargir le Conseil afin qu'il devienne plus représentatif de la réalité géopolitique du 21e  siècle. Mais sur les questions très importantes telles que : Est-ce qu’il y aura davantage de membres permanents? Qu'en est-il du droit de veto ? Et ainsi de suite, il n'y a pas eu de réels progrès. Et je l'ai dit de manière constante dans ces discussions, la première condition nécessaire pour le changement est qu’il y ait une majorité des deux tiers sur un modèle spécifique, et ensuite, même si des membres permanents s’y opposent, cela peut être surmonté si les deux tiers des pays vont de l’avant vers un compromis négocié sur un modèle spécifique pour le futur Conseil de sécurité.

Centre d’actualités de l’ONU : Qu’est-ce que cela a représenté pour vous d’être le Président de l'Assemblée générale pour la 70e session?

Mogens Lykketoft : Cela a été un grand défi, un rôle fascinant. Je n’étais pas tout à fait conscient, lorsque j'ai accepté la nomination, que c’était vraiment différent de la position que je venais de quitter comme Président du Parlement danois. En tant que Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, vous êtes très impliqué, directement et indirectement, dans la nomination des co-facilitateurs pour les différents processus. Et cela a été très intéressant. Je pense que je suis en mesure d'utiliser certaines des expériences de la politique danoise avec beaucoup de partis politiques, aucun d’entre eux n’ayant la majorité, et c’est certainement aussi la situation au sein de l'Organisation des Nations Unies.

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