Réfugiés et migrants : la Conseillère spéciale Karen AbuZayd se félicite du consensus obtenu après cinq mois de négociations

9 aoû 2016

Réfugiés et migrants : la Conseillère spéciale Karen AbuZayd se félicite du consensus obtenu après cinq mois de négociations

AbuZayd2-edit.jpg La Conseillère spéciale des Nations Unies pour le Sommet sur la réponse aux vastes mouvements de réfugiés et de migrants, Karen AbuZayd, s'est félicitée du consensus auquel sont arrivés les 193 Etats membres après cinq mois de négociations dans la perspective du sommet prévu en septembre à New York.

La semaine dernière, les Etats membres se sont mis d'accord sur un projet de déclaration politique sur la question des réfugiés et des migrants qui sera adopté par les chefs d'État et de gouvernement lors du Sommet des Nations Unies consacré à cette question le 19 septembre prochain.

Cette déclaration politique comprend une réaffirmation des principes fondamentaux du droit international des réfugiés et du partage des responsabilités pour venir en aide aux réfugiés. Elle doit permettre de développer de façon plus coordonnée - et plus équitable - les réponses globales aux futurs mouvements de réfugiés à grande échelle, ainsi qu'aux situations de réfugiés prolongées existantes.

Le Centre d'actualités de l'ONU a rencontré cette semaine Karen AbuZayd pour discuter de l'aboutissement des négociations et du prochain sommet en septembre.

Le Centre d'actualités de l'ONU : Quelle est votre réaction au document final?

Karen AbuZayd : Je suis très heureuse de ce document final. Comme vous le savez, il est le résultat d'un consensus auquel sont arrivés les 193 Etats membres sous la direction des co-facilitateurs, les ambassadeurs d'Irlande et de la Jordanie. Les co-facilitateurs ont fait un travail fantastique en ayant réuni les 193 Etats pour qu'ils disent ce qu'ils ont dit et qu'ils offrent des choses aux réfugiés et aux migrants, ainsi qu'aux pays d'accueil [...], beaucoup de nouvelles choses qui feront une grande différence.

Le Centre d'actualités de l'ONU : Quelles sont vos réflexions sur les critiques selon lesquelles ce document est faible et qu'il pourrait avoir été plus fort ?

Karen AbuZayd : Je pense, bien sûr, qu'il aurait pu être plus fort. Notre document, qui a été utilisé pour élaborer ce document final, avait probablement d'autres recommandations que nous aurions aimé voir, mais dans l'ensemble, ce que nous avons réalisé est tout à fait extraordinaire et le document final apporte beaucoup de choses.

Je ne sais pas pourquoi on lui reproche de ne pas être assez fort. Il y a certaines choses qui ne sont pas là et qui auraient pu l'être, mais tous les engagements qui sont là utilisent des mots très forts qui ont été acceptés par les États membres, dans leur ensemble, par consensus, [et] qu'ils sont déterminés à respecter. Les Etats reconnaissent des choses, ils disent qu'ils vont faire des choses et beaucoup ont aussi l'intention de le faire. Dans l'ensemble, ils ont convenu d'un certain nombre de nouvelles mesures qu'ils vont prendre en faveur des réfugiés et des migrants. Nous devrions être heureux de ce résultat.

Le Centre d'actualités de l'ONU : Quelle est votre opinion sur le fait que les recommandations du Secrétaire général sur la réinstallation de 10% des réfugiés n'ont pas été pas incluses?

Karen AbuZayd : Je voudrais que les gens replacent cela dans le contexte. En 2015, par exemple, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a soumis les noms de 135.000 réfugiés pour une réinstallation. Le HCR a dit ce qu'il aimerait faire et nous avons mis dans le document l'objectif de réinstaller 10% des réfugiés chaque année. Il y a 21 millions de réfugiés cette année. Cela veut dire qu'il y a 2 millions de réfugiés à réinstaller. C'est quelque chose de difficile, même logistiquement, à faire accepter par les pays. Ce qu'il y a dans le document c'est le chiffre de 1,09 million de réfugiés à réinstaller. Un million de réfugiés, c'est la moitié de ce que nous avons dit, mais c'est neuf fois plus que les 135.000 qui pouvaient être réinstallés l'année dernière. Je pense que nous devrions être très heureux que ce chiffre élevé se trouve dans le document.

Le Centre d'actualités de l'ONU : Comment ce document peut alimenter le sommet en septembre?

Karen AbuZayd : C'est une base pour les discussions. Et puisque les 193 États l'ont accepté, cela signifie que les engagements qui sont là, qu'ils ont dit qu'ils veulent réaliser, seront ce qui sortira du sommet en septembre.

Je voudrais que tout le monde regarde le côté positif. Si nous commençons à dire que le document est faible, qu'il est vide de sens, - ce qui n'est pas vrai il y a des choses très fortes dedans, et il est certainement significatif. Pour n'importe quel réfugié ou enfant réfugié, en particulier, il y a tellement de nouvelles choses : se débarrasser des camps de réfugiés; mettre les enfants réfugiés à l'école quand ils arrivent à leur destination; avoir une meilleure réception aux frontières; travailler ensemble à l'échelle mondiale et collectivement pour impliquer immédiatement les institutions financières internationales; pour le HCR de concevoir un plan sur chaque vague majeure de réfugiés; et avoir un processus qui va commencer immédiatement pour obtenir un pacte mondial pour les migrants.