Réfugiés et migrants : 11 personnes périssent chaque jour en mer Méditerranée, selon le HCR
Un an après le décès d'Alan Kurdi, l'enfant syrien mort noyé alors que sa famille essayait de trouver refuge en Europe, 4.176 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée, a indiqué vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
« Cela fait une moyenne de 11 hommes, femmes et enfants périssant chaque jour au cours des 12 derniers mois », a déclaré un porte-parole du HCR, William Spindler, lors d'un point presse à Genève, précisant qu'au cours des huit premiers mois de l'année, environ 281.740 personnes ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.
« Le nombre de réfugiés et migrants arrivant en Grèce a chuté de façon spectaculaire passant de plus de 67.000 en janvier à 3,437 en août, suite à la mise en œuvre de la Déclaration de l'Union européenne et de la Turquie et la fermeture de la voie dite des Balkans », a précisé le porte-parole faisant toutefois remarquer que le nombre d'arrivées en Italie, quant à lui, est resté plus ou moins constant. Selon le HCR, quelques 115.000 réfugiés et migrants ont débarqué en Italie à la fin août comparé à 116.000 au cours de la même période l'an dernier.
« Le principal changement, cependant, a été le nombre de victimes. Jusqu'à présent cette année, une personne sur 42 est morte en quittant l'Afrique du Nord pour l'Italie, comparé à une personne sur 52 l'an dernier. Cela fait 2016 à ce jour, l'année la plus meurtrière en Méditerranée centrale », a indiqué M. Spindler soulignant que les chances de mourir sur la voie maritime entre la Libye et l'Italie sont dix fois plus élevées que lors de la traversée entre la Turquie et la Grèce.
Pour le HCR, ces chiffres soulignent le besoin urgent pour les Etats d'augmenter les voies d'admission des réfugiés, telles que la réinstallation, le parrainage privé, le regroupement familial et des programmes de bourses d'études, entre autres, afin qu'ils n'aient pas recours à des voyages dangereux et à l'utilisation de passeurs.
« La mort d'Alan Kurdi a donné lieu à des expressions sans précédent de sympathie et de solidarité pour les réfugiés dans toute l'Europe », a souligné le porte-parole qui a toutefois rappelé que l'arrivée l'an dernier de plus d'un million de réfugiés et migrants en l'Europe a également suscité de l'hostilité et des tensions au sein des sociétés qui les accueillent. « Les réfugiés et les migrants ont enduré des attaques racistes et xénophobes, des préjugés et de la discrimination ».
Pour l'agence onusienne, le défi actuel pour l'Europe est de rendre disponible le soutien et les services dont les réfugiés ont besoin pour s'intégrer avec succès afin de pouvoir contribuer pleinement à la société. « Dans cet effort, le HCR exhorte vivement les gouvernements et leurs partenaires nationaux à s'engager à l'élaboration et à la mise en œuvre de plans d'intégration nationaux complets », a dit M. Spindler. « Les nombreuses contributions que les réfugiés apportent à leurs nouvelles sociétés ont besoin d'être reconnus ».