Mozambique : une experte de l'ONU appelle à identifier les responsables des crimes contre les personnes atteintes d'albinisme
L'Experte indépendante des Nations Unies sur l'exercice des droits humains des personnes atteintes d'albinisme, Ikponwosa Ero, a déclaré vendredi que, malgré les progrès dans la lutte contre les crimes visant ces personnes au Mozambique, leur situation reste précaire car les autorités n'ont pas encore identifié et arrêté les responsables de ces crimes.
« On pense que les organisateurs opèrent dans le cadre d'un réseau transfrontalier secret mais puissant, similaire à celui des barons de la drogue. À ce jour, aucun d'entre eux n'a été capturé ou poursuivi et les réseaux présumés n'ont pas encore étaient identifiés », a dit l'experte à la fin d'une visite officielle au Mozambique.
Mme Ero a également averti que même si l'on pense que les organisateurs sont de l'extérieur du Mozambique, « il n'y a pas suffisamment de preuve pour justifier cette affirmation ».
« Il faut être prudent avec de telles affirmations pour ne pas attiser les sentiments xénophobes, en particulier contre les réfugiés et les migrants que le Mozambique accueille », a-t-elle dit.
Mme Ero a signalé que la grande majorité des auteurs de crimes qui ont été poursuivis sont des ressortissants du Mozambique.
L'experte a salué la réponse du gouvernement à la crise qui frappe les personnes atteintes d'albinisme, en particulier le Plan d'action multisectorielle pour combattre les attaques et l'utilisation des mécanismes préexistants, tels que les groupes de référence.
Elle a ajouté que le pays semblait avoir, parmi les pays de la région, le plus grand nombre de poursuites judiciaires dans ce domaine. Elle a salué le fait que la législation au Mozambique punit « non seulement la traite des personnes et des organes, mais aussi le trafic de parties du corps ».