Lors d'un Sommet à New York, l'ONU s'engage à protéger les droits des réfugiés et migrants

19 sep 2016

Lors d'un Sommet à New York, l'ONU s'engage à protéger les droits des réfugiés et migrants

02-19-2016Children.jpg Réunis en sommet lundi au siège de l'ONU à New York, des dizaines de dirigeants du monde ont adopté lundi une déclaration dans laquelle ils s'engagent à protéger les droits des réfugiés et des migrants, à sauver des vies et à partager la responsabilité du soutien et de l'accueil de ces réfugiés et migrants.

« Le sommet d'aujourd'hui représente une avancée dans nos efforts collectifs pour faire face aux défis liés à la mobilité humaine », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un discours à l'ouverture de ce sommet.

Selon lui, cette Déclaration de New York adoptée par les Etats membres des Nations Unies signifie que « davantage d'enfants peuvent aller à école, davantage de travailleurs peuvent en toute sécurité chercher un emploi à l'étranger, au lieu d'être à la merci de passeurs criminels ».

Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson, a déclaré pour sa part qu'il allait démarrer des processus destinés à conclure un pacte mondial sur les migrations et un pacte mondial sur les réfugiés. « Je vais exhorter les États membres à maintenir un niveau élevé d'ambition tout au long de ces processus », a-t-il dit. « Le sort des millions de réfugiés et de migrants dépend de nous ».

De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a souhaité que le sommet ne se réduise pas à des discours de convenance. Il a appelé à défier ceux qui « cherchent à prendre ou garder le pouvoir en se servant des préjugés et des mensonges, au détriment des plus vulnérables ».

Pour sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a souligné que le Sommet est une occasion extraordinaire d'avoir un impact réel pour les réfugiés.

Soulignant l'importance de la Déclaration de New York, M. Grandi a dit qu'il s’agissait d’un engagement politique sans précédent remplissant « une lacune dans le système de protection internationale des réfugiés ». Il a demandé aux gouvernements de fournir des financements et des actes concrets de solidarité aux pays accueillant des réfugiés.


Les engagements contenus dans la Déclaration sont les suivants :

Protéger les droits fondamentaux de tous les réfugiés et migrants, indépendamment de leur statut. Cela inclut les droits des femmes et des filles et la promotion de leur participation pleine, égale et significative dans la recherche de solutions.
Veiller à ce que tous les enfants réfugiés et migrants reçoivent une éducation dans les mois suivant leur arrivée.
Prévenir et répondre à la violence sexuelle et sexiste.
Soutenir les pays secourant, recevant et accueillant un grand nombre de réfugiés et de migrants.
Travailler à mettre fin à la pratique consistant à détenir des enfants afin de déterminer leur statut migratoire.
Condamner fermement la xénophobie à l'encontre des réfugiés et des migrants et soutenir une campagne mondiale pour lutter contre cette xénophobie.
Renforcer les contributions positives des migrants au développement économique et social dans leurs pays d'accueil.
Améliorer la distribution de l'aide humanitaire et de l'aide au développement pour les pays les plus touchés, notamment par le biais de solutions financières multilatérales innovantes, avec l'objectif de combler tous les déficits de financement.
Mettre en œuvre une réponse globale pour les réfugiés, fondée sur un nouveau cadre qui définit la responsabilité des États membres, des partenaires de la société civile et du système des Nations Unies, chaque fois qu'il y a un grand mouvement de réfugiés ou une situation de réfugiés prolongée.
Trouver de nouveaux lieux pour tous les réfugiés identifiés par le HCR comme ayant besoin de réinstallation et élargir les possibilités pour les réfugiés de déménager dans d'autres pays grâce, par exemple, à des programmes de mobilité par le travail ou l'éducation.
Renforcer la gouvernance mondiale de la migration en intégrant l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans le système des Nations Unies.

En adoptant la Déclaration de New York, les États membres se sont aussi engagés à entamer des négociations menant à une conférence internationale et à l'adoption en 2018 d'un pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, à élaborer des lignes directrices sur le traitement des migrants en situation de vulnérabilité, et à parvenir à un partage plus équitable de la responsabilité de l'accueil des réfugiés dans le monde en adoptant un pacte mondial sur les réfugiés en 2018.

Comme le demande la Déclaration, le Secrétaire général a également lancé une nouvelle campagne intitulée « Ensemble - Respect, sécurité et dignité pour tous » afin de « répondre à l'augmentation de la xénophobie et transformer la peur en espoir ». Il a exhorté « les dirigeants du monde à se joindre à cette campagne et à s'engager ensemble à faire respecter les droits et la dignité de toute personne forcée par les circonstances à fuir son domicile à la recherche d'une vie meilleure ».

Lors du Sommet, l'ONU et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont également signé la nouvelle convention par laquelle l'OIM devient une organisation apparentée des Nations Unies, renforçant ainsi l'approche globale en matière de migrations.