Le Pacte mondial pour les migrations est une opportunité historique, selon le chef de l'OIM

18 avr 2017

Le Pacte mondial pour les migrations est une opportunité historique, selon le chef de l'OIM

03-23-2017Libya.jpg Le Directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), William Lacy Swing, a appelé mardi à saisir l'opportunité historique que représente l'élaboration d'un Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières qui doit être achevée en 2018.

« Nous ne voulons pas rater ce rendez-vous avec l'histoire », a affirmé M. Swing, lors d'un atelier organisé au Siège de l'ONU sur le renforcement de la coopération internationale et de la gouvernance en matière de migrations. L'évènement était organisé afin de générer des apports concrets au Pacte mondial.

« L'atmosphère pour parvenir à un tel accord complexe est très défavorable. Nous faisons cela sur fond de Brexit, de populisme, de nationalisme et de défis au multilatéralisme, ce n'est pas le meilleur moment », a dit le chef de l'OIM. Mais, selon lui, il s'agit d'une opportunité « unique d'un point de vue historique ». « Une base solide a déjà été posée et nous avons des outils pratiques pour démarrer », a-t-il ajouté.

William Lacy Swing a souligné les quatre éléments principaux que l'OIM voudrait voir dans le Pacte, à savoir la protection des migrants, la facilitation de migrations sûres et ordonnées, la réduction des migrations forcées et irrégulières, et la réduction de l'impact des catastrophes naturelles et liées à l'homme sur la mobilité.

« Les gouvernements ont su mettre en place des règles et des procédures pour la libre circulation des capitaux, des biens et des services, mais ils ont échoué à proposer des règles similaires pour le mouvement des personnes qui rendent la circulation de ces capitaux, de ces biens et de ces services possible », a expliqué le chef de l'OIM. « Et nous espérons qu'avec le Pacte mondial, nous pourrons commencer à rectifier cela ».

Beaucoup de migrants font face à l'exploitation et aux abus commis par des trafiquants sans scrupules tout au long des routes migratoires, a dénoncé M. Swing. « Ils sont entre les mains d'agents de voyage de la mort ».

M. Swing a mis en garde contre la xénophobie et le racisme qui visent les migrants. Il a souhaité également que des réponses durables soient apportées aux facteurs alimentant les déplacements et qui sont largement ignorés, tels les conflits qui sévissent de l'Afrique de l'Ouest à l'Asie du Sud, les déséquilibres démographiques, et les divergences socio-économiques croissantes entre le Nord et le Sud.

Il a rappelé que le Programme de développement durable à l'horizon 2030 reconnait la contribution positive des migrants, que des migrations sûres, ordonnées et régulières bénéficient tout le monde, et que la coopération internationale est essentielle pour faire de tout cela une réalité.

Il a appelé à construire sur les bases établies dans divers mécanismes et créer des mesures pratiques qui permettront notamment de gérer les migrations de façon humaine et permettront aux migrants de se déplacer par choix et non par question de survie.

« Il y a trop de vies et d'avenirs qui dépendent de nous, nous devons réussir cette entreprise », a conclu William Lacy Swing.