La Turquie réclame davantage de soutien de l'Union européenne pour aider les réfugiés syriens

20 sep 2016

La Turquie réclame davantage de soutien de l'Union européenne pour aider les réfugiés syriens

693244-turkey.jpg Lors d'un discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a réclamé mardi davantage de soutien de la part de l'Union européenne pour aider les 3 millions de Syriens qui ont trouvé refuge sur le territoire turc.

« Dans notre pays, nous accueillons près de 3 millions de Syriens qui ont été obligés de quitter leur patrie. Je constate que la communauté internationale ne fait qu'écouter ces chiffres avec indifférence et sans réaction depuis longtemps. Pourtant chaque chiffre correspond à un être humain », a dit M. Erdogan à l'adresse des autres Etats membres.

Le Président turc a souligné que son pays avait dépensé près de 25 milliards dollars pour ces réfugiés syriens, dont 12 milliards de dollars pour protéger les camps. Selon lui, « la contribution de la communauté internationale s'est limitée à 512 millions de dollars ».

Il a interpellé en particulier les pays de l'Union européenne : « Si nous ne pouvons pas trouver une solution rapide aux problèmes des réfugiés syriens en matière d'éducation, d'emploi et de logement, nous ne pouvons pas empêcher la migration clandestine, les problèmes sociaux et les risques sécuritaires ».

« Nous ne pouvons pas perdre davantage de temps à mettre fin au conflit, au terrorisme et aux persécutions qui sont la source du problème en Syrie et à mettre en mettre le processus politique de réinstallation », a-t-il ajouté.

M. Erdogan a estimé que « la Turquie a rempli avec succès ses engagements dans le cadre de son accord avec l'Union européenne » concernant les réfugiés et les migrants tentant la traversée de la mer Méditerranée depuis la Turquie vers la Grèce.

Il a toutefois regretté que « les promesses faites par l'Union européenne dans l'accord du 18 mars 2016 ont été pratiquement oubliées et que des fausses excuses sont tout le temps présentées ».

Par ailleurs, le Président turc a ajouté que son pays accordait la plus grande importance à la protection de l'intégrité territoriale et de l'unité politique de la Syrie.

« Comme vous le savez, pendant longtemps, j'ai réclamé l'établissement d'une zone tampon le long de la frontière avec la Syrie », a-t-il souligné. « Malheureusement, nous n'avons pas pu obtenir le soutien nécessaire à cet appel ».

Selon lui, l'objectif de l'opération lancée fin août par la Turquie est de faire de cette zone tampon une réalité. « La population de Jarabulus, que nous avons sauvé des organisations terroristes, a commencé à retourner chez elle en sécurité et en paix », s'est-il félicité en référence à la ville du nord de la Syrie reprise à l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL, aussi appelé Daech).