Migrants en Méditerranée : l'UE ne peut pas continuer à gérer cette situation en mode « crise » (OIM)

4 juil 2017

Migrants en Méditerranée : l'UE ne peut pas continuer à gérer cette situation en mode « crise » (OIM)

01-06-2017Greece.jpg Alors que les ministres européens de la justice et de l'intérieur doivent se réunir informellement cette semaine, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a exhorté mardi les États membres de l'Union européenne (UE) à redynamiser la coopération dans l'intérêt commun de sauver plus de vies en Méditerranée.

L'OIM estime que cette coopération renforcée doit également permettre d'aider les États membres à la frontière sud de l'UE à recevoir, aider et accueillir les personnes secourues en mer.

« L'accueil des migrants sauvés ne peut être considéré comme un problème que pour l'Italie »

« Depuis (l'opération) Mare Nostrum, l'Italie a constamment démontré sa volonté et sa détermination à déployer les moyens et les capacités nécessaires pour sauver des vies et gérer les centaines de milliers de personnes arrivant sur ses côtes au cours des dernières années dans toute la Méditerranée et, dans ce processus, ont a sauvé plusieurs centaines de milliers de vies », a déclaré le Directeur général de l'OIM, William Lacy Swing. « L'accueil des migrants sauvés ne peut être considéré comme un problème que pour l'Italie, mais pour l'Europe dans son ensemble », a-t-il ajouté.

Pour Eugenio Ambrosi, directeur régional du bureau de l'OIM pour l'UE à Bruxelles, la priorité absolue en cas d'interception en mer est le débarquement rapide de ceux qui sont sauvés dans un « lieu de sécurité » selon le droit international applicable, pour sauver et préserver des vies.

« Les États doivent organiser cette solidarité avant, pendant et après le débarquement - c'est la préoccupation primordiale dans le respect de l'état de droit - et pour sauver des vies, tout en préservant les intérêts des communautés hôtes », a déclaré M. Ambrosi.

Secours en mer : les ONG doivent pouvoir continuer à travailler sans entrave

L'OIM reconnaît également et félicite le travail de sauvetage infatigable des ONG dont les opérations de sauvetage en mer ont représenté jusqu'à 40% des secours en Méditerranée centrale l'année dernière.

L'agence des Nations Unies pour les migrations internationales souligne donc à ce titre que ces ONG devraient pouvoir continuer à travailler sans entrave, conformément au droit international et maritime. Pour l'OIM, tous changements à venir devront être bien coordonnés afin de ne pas affecter la capacité des ONG à mener leurs opérations de secours en l'absence d'opérations et de mandats de sauvetage en mer coordonnés par l'UE plus solides.

L'OIM réaffirme que l'UE ne peut pas continuer à faire face à la situation en mode « crise » et ne voit pas d'autres alternatives que d'aborder ces problèmes structurels plus vastes avec une plus grande priorité, des mesures à plus long terme et une coopération renforcée de l'Europe dans son ensemble.

Au moins 2.247 migrants morts en Méditerranée depuis le début de l'année

Près de 12.000 migrants ont été sauvés et amenés en Italie rien que depuis le 24 juin. Le bureau de l'OIM à Rome rapporte toutefois que ce n'est pas la première fois qu'un aussi grand nombre d'arrivées a été enregistré dans un court laps de temps. Selon l'agence, les arrivées enregistrées en juin 2017 (23.411 personnes) sont similaires aux arrivées en juin 2016 (22.371 personnes) et en juin 2015 (22.877 personnes), ce qui indique qu'il n'y a pas actuellement d'augmentation spectaculaire des arrivées.

En date du 3 juillet, 85.183 migrants avaient été secourus en 2017. Les arrivées en Italie ont augmenté d'environ 19% par rapport à l'année dernière, mais correspondent à une tendance généralement stable observée au cours des dernières années.

L'OIM estime à ce jour qu'au moins 2.247 migrants sont décédés en Méditerranée en 2017, un chiffre qui devrait de se rapprocher du nombre record de 5.000 morts enregistrés l'année dernière. À ce jour, 7.354 personnes ont été transférées vers d'autres États membres de l'UE en provenance d'Italie dans le cadre du programme de réinstallation de l'Union.