« Nous ne pouvons pas continuer à décevoir les enfants » - António Guterres

20 nov 2017

« Nous ne pouvons pas continuer à décevoir les enfants » - António Guterres

UNICEF-UNI201161.jpg A l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé lundi la communauté internationale à ne pas décevoir les filles et les garçons partout dans le monde.

« L'avenir du monde est entre les mains des enfants. Mais nous ne pouvons jamais oublier que l'avenir des enfants est entre nos mains », a déclaré M. Guterres lors d'une intervention à l'Assemblée générale de l'ONU à New York qui à l'instar de plusieurs autres lieux à travers la planète, était laissé « aux commandes » de plusieurs centaines d'enfants pour la Journée.

« Je veux parler directement aux enfants dans cette pièce, et à travers eux, à tous les enfants du monde entier. Chers jeunes, l'avenir de notre planète ... la paix future de notre monde ... est entre vos mains », a dit le Secrétaire général lors de cette Journée qui célèbre l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant adoptée le 20 novembre 1989.

Devant les enfants dont il s'est dit heureux d'écouter les idées et les rêves, le chef de l'ONU a reconnu que les personnes en situation de responsabilité ne font pas assez en leur faveur.

« Je suis désolé de le dire, nous avons beau essayer. Nous, les adultes, vous laissons tomber. Des millions de filles et de garçons comme vous sont en danger, et nous les laissons tomber », a dit M. Guterres, citant les enfants fuyant des conflits meurtriers, mourant de faim et sans soins, séparés de leurs parents, déplacés et réfugiés, victimes d'intimidations, de discriminations liées à leur religion, couleur de leur peau ou appartenance ethnique, et de la violence et de l'exploitation des adultes.

« Tout cela est complètement inacceptable. En tant que communauté mondiale, nous ne pouvons pas continuer à décevoir tous les enfants », a déclaré M. Guterres, qui s'est engagé devant les enfants à n'épargner aucun effort pour s'assurer que les Nations Unies travaillent « tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes » pour leur intérêt et que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) soit en première ligne de cet effort.

L'avenir d'un enfant sur 12 dans le monde est plus sombre que celui de ses parents –; UNICEF

Malgré les progrès réalisés à l'échelle mondiale, l'avenir de 180 millions d'enfants est plus sombre que celui de leurs parents, a indiqué lundi l'UNICEF.

Un enfant sur 12 dans le monde vit dans un pays où ses perspectives d'avenir sont aujourd'hui plus négatives que celles de ses parents, d'après une analyse réalisée par l'agence onusienne à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance.

D'après cette analyse, 180 millions d'enfants vivent dans 37 pays où la probabilité de souffrir de pauvreté extrême, d'être déscolarisés ou de succomber à une mort violente est plus élevée qu'elle ne l'était il y a 20 ans.

« Alors que la génération antérieure a observé des améliorations importantes et sans précédent du niveau de vie des enfants de la planète, il est scandaleux qu'une minorité oubliée d'enfants ait été exclue de ces progrès, sans que cela soit leur faute ou celle de leur famille », a déclaré Laurence Chandy, Directrice des données, de la recherche et des politiques de l'UNICEF.

D'après une autre enquête de l'UNICEF également publiée lundi, réalisée auprès de filles et garçons âgés entre 9 à 18 ans dans 14 pays, les enfants se préoccupent beaucoup des problèmes mondiaux qui les concernent directement, eux et leur génération, par exemple, la violence, le terrorisme, les conflits, les changements climatiques, le traitement injuste des réfugiés et des migrants et la pauvreté.

Dans les 14 pays où l'enquête a été menée (Afrique du Sud, Brésil, Égypte, États-Unis, Inde, Japon, Kenya, Malaisie, Mexique, Nigéria, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni et Turquie), la moitié des enfants dit se sentir exclue des décisions prises concernant les enfants à travers le monde.

« La Journée mondiale de l'enfance, c'est l'occasion de nous écouter et de nous donner notre mot à dire sur notre avenir. Notre message est clair : nous devons nous exprimer nous-mêmes et le monde doit nous écouter », a résumé Jaden Michael, militant de 14 ans et défenseur de la cause des enfants à l'UNICEF.

« Dans un monde qui peut si souvent sembler être un endroit sans espoir, nous avons plus que jamais besoin de l'espoir des enfants », a souligné le Secrétaire général, qui a promis que l'ONU écoutera et fera de son mieux pour honorer cet espoir.